L’idée est dans l’air. Ce n’est pas la ressource qui fait la richesse mais son usage. Si en France on n’a pas de pétrole, le nucléaire nous apporte une électricité bon marché et décarbonée. La transformation de cette énergie abondante fait encore la richesse de notre société.
Certains usages sont plus pertinents que d’autres. Les machines/outils transforment l’énergie et des ressources primaires en biens. Les esclaves numériques apportent des services avant inaccessibles à la plupart d’entre nous, même si certains fustigent l’énergie dépensée pour ce résultat.
Certaines entreprises, conscientes de cela, récupèrent la chaleur produite pour chauffer des piscines ou des locaux durant les périodes froides. L’électricité est ainsi valorisée 2 fois, contrairement aux radiateurs électriques qui réchauffent les appartements d’étudiants et les logements des employés d’EDF.
L’usage le plus basique d’une ressource est de la brûler pour récupérer de la chaleur. Il existe pourtant d’autres usages à l’électricité qui produit de la chaleur et des services valorisables : le minage de bitcoins. Ainsi est née l’idée des crypto-radiateurs.
Seul inconvénient, aucune entreprise ne semble réellement en commercialiser. Le sujet revient chaque hiver dans les médias. Un équipement qui chauffe votre domicile, paie vos factures EDF et se rembourse tout seul, le succès devrait être assuré, surtout dans des pays froids.
Il existe une référence en Europe, le Ofen2 de 21energy. Il rapporterait 10 centimes par kwh. Sachant que le kwh est facturé 20 centimes, aucune promesse ne sera alors tenue, surtout à 1650 € l’unité. La faute à une obsolescence trop rapide du matériel.
Dans ces conditions, autant chauffer son appartement avec un véritable équipement de crypto-miner. Selon le site nicehash, avec un équipement qui consomme 2500 W (et qui coûte 5 000 $), il est possible de gagner 45 $ par jour. Converti en euro après avoir enlevé le coût de l’électricité et de la flat-tax, il reste 18,75 €.
2500 W, vous n’aurez pas froid. Par contre, il vous faudra 7 mois et 20 jours pour rembourser l’équipement, en espérant que le cours se maintienne. L’investissement est rentable, quand on sait qu’en parallèle, vous aurez permis à de nombreux services basés sur la blockchain d’être réalisés.
Je passe quelques inconvénients à la méthode de chauffage : compétences techniques et logicielles pour installer le serveur, bruit de ventilation, évacuation de la chaleur en été, coût de l’investissement de base, risques en cas de retournement du marché, obsolescence rapide …
La transformation de nos grilles-pains électriques en génies numériques chez Monsieur tout-le-monde n’est pas pour demain. Pourtant, l’idée est là. Il est possible de mieux concilier énergie électrique, chaleur et services numériques.
Les usages informatiques qui nécessitent de grandes quantités de calcul ne se limitent pas au minage de bitcoins. L’intégrité des blockchains (et les services en découlant comme les smarts contracts), le calcul scientifique, l’entraînement des IA, … tout cela nécessite des calculs délocalisables grâce à Internet.
Chauffer son appartement, payer sa facture d’électricité et rendre service à la communauté, c’est possible. Mais c’est encore loin d’être accessible à tout le monde. Je vais essayer de démystifier tout cela dans de prochains articles.
En attendant, les plus geeks d’entre vous peuvent se mettre à la ‘salad’. Ce n’est pas le meilleur service mais c’est une piste.
