J’adore les séries américaines. Des personnages charismatiques, des aventures incroyables, des rebondissements que seuls ceux qui avaient remarqué le clin d’œil du scénariste avaient vu venir, … du grand spectacle. Et les derniers événements de la Silicon Valley propose une saison à ne pas manquer.
Nous vous avions laissé avec le cas de conscience du jeune patron Sam Altman qui pactisait avec son puissant allié quitte à abandonner ses idéaux et ses partenaires d’origine de création d’une entité bénéfique à l’humanité. Et c’est peu dire qu’il s’était de nombreux événements en presque 2 ans.
Avant la trahison de son obligé, Elon Musk avait décidé de créer sa propre intelligence artificielle (AI). Ainsi, Grok est apparu sur le réseau social X (ex Twitter) au moment de la bascule d’OpenAI. Nous ne ferons pas l’étendue des avancées de cet IA dans le domaine ici, mais le trublion de l’industrie automobile avait encore frappé fort.
Et comme dans toute aventure industrielle, il faut recruter un équipage de chercheurs capable de proposer des innovations qui correspondent à la vision du capitaine de ce projet. Et Elon est ambitieux. Afin de ne pas être pris de court par les autres capitaines dans la course l’AGI, il recrute à tour de bras chercheurs et innovateurs dans le domaine.
Le capitaine offre des avantages mirobolants pour recruter les meilleurs. Il distribue des millions de dollars d’actions aux têtes qui permettront de dominer le marché. En route vers l’âge d’or de l’IA. Parmi eux, un certain Xuechen Li intègre l’équipe en mai 2024 pour une prime épique en action xAI.
Le CV du mercenaire diplômé de Stanford est alléchant. Il connaît le domaine et s’intègre dans l’équipe en faisant au passage la promotion des outils de l’entreprise. Le projet gagne en légitimité grâce à la caisse du patron et au travail de l’équipage. Tout va pour le mieux.
Un matin, le mercenaire manque à l’appel. D’après la rumeur, il venait de liquider les actions remises de son embauche et serait parti en direction de l’équipage adverse OpenAI. Une enquête interne est menée pour déterminer ses dernières actions dans l’entreprise. Et les résultats risquent de ne pas plaire au capitaine Elon.
Xuechen aurait copié les secrets de l’entreprise. En droit français, tout le travail d’un ingénieur sur son temps de travail appartient à l’entreprise. Je suppose qu’il en est pareil en droit américain. Devant cet acte de piraterie, Elon attaque l’ancien employé et son nouvel employeur qu’il soupçonne d’être à l’origine pour voler ses brevets
La procédure judiciaire ne passe pas inaperçue et c’est ainsi que fin août de cette année, le monde informatique découvre l’affaire. Un employé chinois aurait trahi un employeur pour se vendre à plus offrant en emportant des secrets industriels. Un acte de piraterie informatique, ou d’espionnage si vous préférez.
Les commentateurs vont jusqu’à accuser Pékin d’envoyer ses espions et de se servir au passage pour rattraper le retard de la Chine dans ce domaine. Les jaloux se moquent d’Elon Musk qui avait fait pression pour faciliter l’emploi de chercheurs étrangers dans ses entreprises (moins chers et plus compétents).
La réalité est bien différente. Pour ce qui est de la dernière attaque, les industries de pointe américaines se basent sur cette immigration de très haut niveau intellectuel. En contrepartie, les moyens importants sont mis en œuvre pour s’assurer de la fidélité des travailleurs et la sécurité des secrets industriels.
Pour ce qui est du recrutement et du débauchage, il s’agit d’une pratique courante dans ces milieux. Les grands comptes du domaine de l’IA (OpenAI, Meta, xAI, Microsoft, …) n’hésitent pas à faire des ponts d’or pour les ingénieurs qui permettront de grappiller des avantages sur les produits de la concurrence.
Le reste n’est que comédie. Sam Altman porte un coup à Elon Musk. Ce dernier répond pour décrédibiliser les créations d’OpenAI. Les tribunaux trancheront dans quelques années et tout le monde aura oublié. Le scandale ayant été remplacé par un autre.