Tomates pourries

Dans la catégorie les voleurs d’internet, je vous présente le site Aides-allocations.com. Sous prétexte de vous indiquer vos droits, ce site vous encourage à appeler par téléphone votre caisse d’allocations familiales. Où est le problème ? Le numéro de téléphone indiqué  est surtaxé et ne fera que répéter un numéro probablement obsolète. 

Là, on est au niveau 1 de l’arnaque. De fausses informations ciblées sur un public fragile afin de lui soutirer quelques euros. Répétés des milliers de fois par mois, c’est rentable. Le timing est bon, le numéro de téléphone pour contacter sa Caf a changé mi-décembre. Immoral certes, mais pas vraiment illégal. Tout est annoncé sur le site internet. Mais qui prend le temps de lire les petits caractères. 

Pour connaître vos droits aux aides sociales, le numéro est le 3230 quelque soit le département et n’a pas de surcoût. Votre Caf est aussi accessible depuis le site internet caf.fr, par mail ou en agence sur rendez-vous. 

Arnaque n° 2, les documents officiels. Sur l’échelle de malfaisance, on est déjà à 2. Faire un visa, une carte grise, … ce sont des démarches qui peuvent désormais se faire par Internet sur les sites officiels. Mais des petits malins se proposent de faire les démarches à votre place. L’intérêt ? Pour quelques billets, ils vous soulagent de la lourdeur administrative. Enfin, c’est la promesse. En pratique, ces sites n’ont que peu d’intérêts. 

Mais comme ils paient nos chers guides pour être mis en avant, ils arrivent parfois avant les sites officiels. Le « Don’t be evil » (ne soyez pas malfaisant) de Google ne fait pas le poids face à la manne financière des mots clés. Ce sont quelques dizaines d’euros qui sont détournés. Il faut bien payer le site et les employés. Mais c’est rentable, malgré la taxe Google, sauf pour le client qui aurait fait les démarches aussi rapidement sur le site officiel. 

Arnaque n°3. J’avais déjà parlé du paiement à la tâche qui rémunère largement en dessous du SMIC, Mais là, on monte d’un niveau. Vous êtes au chômage et un employeur vous promet un poste bien rémunéré. Et en plus, ils vous paient en avance. Mais il vous faudra rembourser certains frais. Dès le premier jour, vous encaissez donc un chèque et vous retournez une partie à votre employeur pour qu’il termine les formalités.

Le chèque est en réalité un chèque volé. Vous avez besoin d’un emploi pour payer vos factures et un escroc vous dérobe plus de 1000 €. On rentre dans le condamnable mais combien de personnes vont se vanter d’avoir encaissé un chèque volé ? Et même si c’est le cas, pourra-t-on retrouver les brouteurs derrière l’arnaque ? On est à 3 sur l’échelle des enc…

Je ne l’ai pas dit, mon échelle compte 10 niveaux. Et comme l’échelle de Richter, elle est logarithmique. Et désormais, toutes les arnaques qui existaient au siècle précédent ont migrées sur Internet. Il est bon que vous en ayez conscience. 

Le schéma de ces escrocs est toujours le même. Un public dans une situation de besoin, voir d’urgence, dont les moyens de compréhension du système sont limités. Les brigands soutirent un montant faible pour la société mais déjà trop pour les victimes. La Justice n’est pas vraiment gratuite. Entre le temps passé et les frais à avancer, cela décourage les victimes.

Je n’ai évoqué ici que des arnaques mineures, basées sur des ressorts psychologiques, parfois non condamnées par la Justice mais dont la répétition est une véritable plaie pour notre société. Et pour les deux premières arnaques, ce sont les guides d’Internet, les moteurs de recherche, qui nous envoient dedans.

Je parlerai des niveaux supérieurs dans mes prochains articles. Mais pour cette belle bande d’escrocs, jetons leur des tomates p… Non, ce slogan est déjà utilisé et il déresponsabilise. Les promesses n’engagent que ceux qui y croient, surtout sur Internet. 

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