Dites-le-nous une fois

Dites-le-nous une fois (DLNUF). Voici la promesse du gouvernement pour faciliter la vie des français. Basta de cette manie de réclamer plusieurs fois les mêmes pièces alors qu’on les a déjà transmises à un autre service. Ayant mes entrées dans ce monde, le sujet m’intéresse autant en tant que développeur qu’usager. Cet objectif est partagé par tous.

L’un des objectifs de toute application est d’être le plus efficace possible. Limiter les saisies, pré-remplir les champs, … si un formulaire peut être rempli rapidement, ce n’en est que mieux pour l’utilisateur qui peut enchaîner les procédures. Et la meilleure information est celle que l’on connait déjà.  

Que l’on connaît ou qu’une autre administration connaît … et accepte de partager. Les conditions sont remplies, reste à récupérer l’information. Pour cela, il faut passer par une API

Application Program Interface ou interface de programmation applicative est un contrat entre 2 applications, l’une fournisseuse d’un service ou de données, A et l’autre consommatrice, B. L’API est le protocole à appliquer pour que B obtienne le service qu’elle attend de A :  réseau, format des trames de données, … 

Prenons un exemple d’une mairie qui veut offrir un cadeau de Noël à ses habitants les plus modestes. Pour cela, lorsqu’un administré se connectera sur le site de la mairie, un message avertira s’il est éligible à ce cadeau. Pour cela, le quotient familial (QF) permet de faire la discrimination.  

Elle va donc demander à son informaticien d’écrire un programme pour informer les familles à aider lorsque celles-ci visitent le site de la mairie.

L’information est-elle accessible librement ? Pour cela, il va regarder sur le site data.gouv.fr. Heureusement non. L’information peut-elle être demandée à la Caf ? Un passage sur le site api.gouv.fr et oui, c’est possible. L’API particulier le permet … à condition de montrer patte blanche.  

Avant de pouvoir interroger le service de la Caf, un échange de certificats permet d’être reconnu comme légitime. Il s’agit peut être de notre cerbère préféré, mais, je laisse notre informaticien cherché.

Ce qui m’intéresse c’est comment interroger le service de la Caf, et pour cela, il faut connaître les éléments techniques de cette interface. Pour une fois, nous sommes à jour. et un swagger donne ces informations. Un swagger est un site qui détaille comment interroger une API.

Dans ce cas, une requête HTTP suffit à récupérer les informations sur les serveurs du gouvernement, le même mécanisme que lorsqu’on consulte un site internet. La différence, la réponse se fait dans un message, formaté en json.

Le programme écrit, les administrés sont informés automatiquement lors de leurs visites de leur droit au cadeau de la mairie. Inutile de remplir un formulaire pour lequel il faut demander avant le QF à la Caf. La démarche a été réalisée automatiquement à la discrétion des serveurs informatiques. Dites-le-nous une fois. 

Et ce principe devrait aussi s’appliquer en interne, pour la réalisation de projets informatiques. Mais ce n’est pas le cas. Je suis développeur. 80 % de mon activité consiste à écrire des rapports qui décrivent le travail que je réalise. Et quand j’indique ce qu’on pourrait améliorer, mes responsables me répondent ‘Plus tard’.

Ainsi, je remplis des rapports pour que les services qui jalonnent le parcours du projet en cours, avant sa livraison aux utilisateurs, décident de son sort. Démarche ITIL, quand tu nous tiens.

Frustrant pour quelqu’un spécialisé dans l’automatisation des flux de données. Pourtant, je ne demande pas grand chose, une api par service superviseur. Ainsi, je pourrais automatiser mon travail de description. Mes collègues sont des experts en informatique ? Non ?

Comme on dit, ce sont les cordonniers qui sont les plus mal chaussés. Cela me donne des envies de safari

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PS : 

J’ai conscience que mon exemple est biaisé. Peu de gens vont sur le site d’une mairie. Et encore moins s’y connectent, sauf en Chine ou pour un besoin particulier. Mais c’est le mieux que l’informaticien peut faire avec les API proposées. L’autre solution étant de demander à la Caf la liste des allocataires avec un QF inférieur à un seuil. Mais c’est un autre mécanisme … plus administratif. 

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