Royale image

Le grand vainqueur est et sera toujours les écrans. Las Vegas est la ville lumière du XXIème siècle. Sa grande messe réunit les aficionados de l’image. Et pour leur faire plaisir, une grande annonce a été réalisée, la mise à disposition de la nouvelle norme pour connecter ces lumineux périphériques : le HDMI 2.2.

High-Definition Multimedia Interface, le câble branché derrière votre téléviseur pour accéder au spectacle disponible depuis les décodeurs et les box Internet. Des écrans plus grands, des images plus grandes, il faut la technologie qui permet d’afficher autant de détails. Et cette norme cela. 

Mais revenons en arrière. La première interface disponible sur les téléviseurs était la prise d’antenne TV. Un signal analogique de qualité modeste pouvait passer avant d’être traité et affiché sur un tube cathodique. À l’exception de la console Atari 5600, je ne connais pas de périphériques qui l’ai utilisée. Mais passons. 

La première interface à démocratiser un autre usage de la télévision est la prise péritel, dans les années 80. Curieusement, ce type d’interface n’a pas été retenue pour l’informatique moderne qui a préféré une prise plus compacte, le VGA. Deux mondes se faisaient face. Les gens normaux vs les informaticiens. 

Le HDMI a voulu concilier les deux mondes. Un seul standard pour un besoin unique, cela simplifie la diffusion d’un service. Le HDMI est l’équivalent de l’USB pour le domaine de la transmission d’images et de sons. 

Pour autant, la victoire était loin d’être acquise. Si dans le domaine du téléviseur de Monsieur ‘tout-le-monde’ l’adoption du standard a été rapide, jusqu’à récemment, le monde de l’informatique résistait en multipliant les formats de prises. VGA, DVI, Display Port. Les 2 dernières technologies renvoyaient le challenger à son rang de service populaire.  

Les prises DVI et DP, même si elles assurent des performances plus élevées, on ne les retrouve pas sur tous les écrans. De même, les cartes graphiques n’intègrent en général qu’une des 2 technologies. Par contre, tout périphérique graphique intègre une prise HDMI. 

Et la norme 2.2 apporte le coup de grâce en augmentant le débit d’échange au-delà des performances de ses concurrents. Si vous rappelez l’article sur la quantité de données à écrire pour afficher une image, l’artiste, vous savez que la bande passante d’un câble est rapidement saturée. 

Une image dite 4K ce sont 2160 lignes de 4096 points. Soit 8 847 360 pixels. Chaque pixel est décomposé en 3 sous-pixels (rouge, bleu et vert). Chaque sous-pixels est codé sur 10 bits. Dit autrement, il peut être allumé par pallier de 1024 (210) incréments, du plus sombre au plus clair. 

Une image 4K pèse donc 256 420 800 bits soit environ 33 Mo dans sa version la plus légère du Deep Color. Oui car dans la version la plus élevée, un sous-pixels peut s’éclairer suivant 65536 variations (216), soit des images non compressée de 53 Mo ou 424 673 280 bits. Sachant que nos équipements modernes souhaitent afficher 60 images par seconde …

Je vais rester avec le bit pour l’unité pour mes prochains calculs car c’est l’unité utilisée pour savoir qui est le meilleur entre les formats d’interface. Pour afficher une vidéo haute qualité sur les écrans de l’homme moderne, il faut une bande passante de 25,5 Gbit/s. Et si je refais le calcul en 8K (7680 par 4320), là on dépasse les 95 Gbit/s. G signifie milliard.

Autant dire qu’aucune interface actuelle n’atteint ce chiffre. Pour afficher de la 8K, les producteurs d’écran truandent avec des astuces comme le sous-échantillonnage ou en réduisant la résolution, la fréquence d’affichage ou la profondeur des couleurs. 

Mais le roi HDMI 2.2 est arrivé. Il promet une bande passante de 96 Gbit/s. Avec un tel débit, il enterre définitivement ses concurrents à qui ne restera que des marchés de niche. Pour autant, la norme ne va pas s’arrêter d’évoluer et reviendra dans les prochaines années avec des débits doublés voire quadruplés. 

Le roi est mort, Vive le roi HDMI qui régnera sur les écrans pour l’éternité. À moins que l’USB ne l’estourbisse d’ici quelques années. En attendant, je vais faire un tour dans la section idiophile des amateurs d’image. Un câble à 4700 €, c’est parfait pour se pendre.

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