Un geste pour la planète

Internet et l’informatique, futurs pollueurs de notre monde. Si des associations répètent ce mantra, le problème est en réalité plus complexe. Notre consommation de contenu est un enjeu. Si des phénomènes comme le binge watching est devenu courant, l’offre actuelle sature largement nos besoins. 

De l’autre côté, la technologie continue de progresser. Il faut de moins en moins d’énergie et de support pour transporter l’information. Les algorithmes sont de plus en plus performants pour transmettre des vidéos détaillées dans un volume de données restreint. Même ceux qui attendent la matrice verront leurs besoins comblés dans quelques années. 

Pourtant, même si la technologie progresse, il existe bien des axes d’améliorations pour limiter l’impact. Prenons l’exemple des sites Internet. L’utilisateur regarde sa vidéo, lit son article ou écoute son podcast. Prenons l’exemple de l’article. Pour le financer, l’éditeur va le soumettre à des publicités.

Le système est ce qu’il est. Pourtant, les pages sont loin d’être optimisées. Pour lire un article, on enchaîne des publicités sur les côtés, en arrière plan, … Parfois, ce sont des vidéos qui se lancent. Et je ne compte pas les traceurs. Quand vous lisez un article 3000 signes, vous téléchargez 1000 fois la quantité de données.

Imperceptible lorsqu’on a la fibre, cela tourne au cauchemar pour les liaisons ADSL dans un petit village. Il existe bien des solutions qui consistent à ne charger que les informations du domaine visité. Cela fait baisser les recettes publicitaires du site mais la planète est sauve. 

Les solutions : le bloqueur de publicité Adblock, un raspberry sur lequel est installé AdGuard ou Pi-Hole et un peu de configuration. La Terre appréciera plus ce geste qu’un vidage de corbeille de la messagerie. Vous pouvez toujours faire mieux en vous demandant si vous avez intérêt à rester devant l’écran au lieu de sortir.

Pour le reste, c’est à nous, développeurs et producteurs de contenus, de faire des progrès. Commençons par le contenu. Plus une image est légère et plus elle s’affiche rapidement sur l’écran du client. Alors pourquoi je trouve des sites avec des images de plusieurs Mo affichées dans une définition ridicule ?

Si l’image doit être affichée sur un espace restreint, il vaut mieux créer une version miniature de celle-ci et la retourner au client. En principe, les CMS modernes réalisent cela automatiquement. Mais ce n’est pas une raison pour ne pas vérifier. Des optimisations identiques existent pour le son et la vidéo.

Une autre optimisation est la gestion du cache. Concrètement, les sites Internet consultés renvoient la même information aux différents clients. Pourtant, cette information peut être recalculée à chaque demande. L’idée est donc de faire le calcul de la page une fois et de le renvoyer à chaque client.  

Il existe bien d’autres optimisations à appliquer pour améliorer les services proposés sur Internet. L’Ademe propose un recueil sur 115 bonnes pratiques. Même s’il n’y a que le sommaire et quelques pratiques de conception fonctionnelle, cela donne de bonnes pistes. On parle d’éco-conception de sites sur Internet.

Bien sûr, ces conseils ne valent que s’ils sont appliqués par des services populaires. Et ces derniers ont avant tout un objectif commercial. C’est donc au consommateur de faire le bon choix. S’il existe yuka dans l’alimentaire, pour les sites et services Internet, vous pouvez regarder ecoindex

Espérons qu’un sénateur n’invente pas une taxe à partir de ce score. Déjà qu’arrive le cyberscore

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