L’appli qui valait 7 millions

L’application TousAntiCovid (TAC), nommée précédemment StopCovid, aurait coûté 7 millions d’euros. Cela semble exagéré pour une application dont on explique que le développement est réalisé bénévolement. Seul l’hébergement de la solution devait être supporté par l’État (donc nos impôts). Pour 7 millions d’euros, les serveurs qui hébergent l’application sont en or.

En réalité, ce ne sont pas les sandwichs des développeurs, ni l’électricité de l’application qui a coûté le plus cher, mais la publicité : presque 5 millions d’euros. Comment est-ce possible ? Je pense que tout le monde est au courant de la situation sanitaire, et les moyens de promouvoir une application, ce n’est pas ce qui manque. MacFly et Carlito auraient pu faire  une petite chanson gratuitement. 

Comme pour les financements, il existe de nombreux moyens d’assurer la promotion avec peu de moyens. La publicité classique dans les journaux, sur les radios ou à la télévision a un coût très important. Le moindre clip publicitaire peut dépasser les 100 000 € s’il est diffusé à une heure de grande écoute. Pour un clip de 30 secondes en prime sur TF1, on peut convaincre bien plus de monde sur Internet … ou pas.

Mais commençons par la première forme de publicité : le bouche-à-oreille. Avec cette méthode, je ne suis pas sûr que TAC aurait fait parler de lui. Sauf lorsque la bouche intervient presque toutes les semaines depuis un an pour faire le point sur la crise. Les institutionnels savent faire passer les messages. Pourtant, je ne me rappelle pas notre Premier Ministre parler de l’application. Peut-être ne l’a-t-il pas lui-même installé ? 

Nous n’avons pas tous accès aux grandes chaînes nationales pour nous exprimer. Par contre, nous avons tous accès aux réseaux sociaux. Certes, cultiver un réseau prend du temps, mais il permet aussi de partager les informations. Et partager les avancées d’un projet dans un blog ou sur une page Facebook apporte du public et de la crédibilité. Les plateformes de financement participatif peuvent aussi servir à cela. 

Une autre méthode de communication, et notre Président la maîtrise bien, c’est de passer par des influenceurs. Les développeurs informatiques sont trop critiques et trop peu suivis pour ce type de communication. Je pense que Tibo InShape aurait pu faire une vidéo. Les influenceurs touchent un large public. Ce type de sponsoring coûte peu cher et nous aurait changé des publicités type ‘Raid Shadow Legend’ et ‘Nord VPN’.

On peut aussi attirer l’attention des médias pour qu’ils parlent de nous. Le problème de TAC est que les articles lui sont rarement positifs. Le coût élevé de l’application développée bénévolement, sa faible audience et son inutilité lorsque l’écran est verrouillé n’ont pas de quoi faire rêver les foules. Pourtant, d’autres applications sont citées favorablement. Le site gratuit covidtracker.fr n’a pas besoin de payer pour faire l’objet d’articles positifs. 

Il existe d’autres mécanismes déjà évoqués dans mes articles pour peu qu’on investisse un peu d’argent. Le retour sur investissement est réel. Les régies publicitaires, Facebook  et  Google savent très bien réorienter les publicités vers les bonnes personnes. Surtout que ces plateformes diffusent les publicités sur des téléphones portables, là où doit être installée l’application TAC.

Ce ne sont pas les solutions qui manquent pour faire connaître la solution de traçage du covid, à condition que celle-ci soit fonctionnelle et bien expliquée. Pourtant, question à 1 €, qui se souvient des publicités pour TAC ? Même leur site officiel n’en fait pas mention. Ne parlons pas du site. Il est bien plus ennuyant que mes articles. C’est dire le niveau.  

L’application TAC n’est pas une réussite. La communication est coûteuse et inefficace. Le site internet n’est pas maintenu Le chiffre de 14,5 millions d’enregistrements ne veut rien dire si les gens ne l’utilisent pas. Un tour sur le site data.gouv.fr laisse songeur. Beaucoup de moyens pour ne pas se faire connaître. À qui la faute ?

Reste la solution de loup-garous pour faire oublier ses manques. Pointer du doigt sa voisine en disant “Oui mais Angela elle a fait bien pire que moi.”. Le niveau baisse. Enfin, TAC réserve encore plein de surprises. Je vous parlerai de sa future alliée, CLEA, dans un prochain article. La présentation vend du rêve avec une nouvelle équipe d’enquêteurs de choc : la MCT. Je le ferai pour la réouverture des restaurants.

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